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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/82

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X

Une odeur de laine sale, de sueur et de moisissure flotte dans l’air surchauffé de l’entrepont.

Le quartier-maître remet à Massénac ses deux couvertures et lui désigne son lit, une boîte suspendue, recouverte de deux matelas. Un couloir étroit sépare les deux rangées de lits étagés qui se font face.

Le jeune homme déplie les couvertures qu’on lui a données et un nuage de poussière s’en dégage. Il est huit heures. Il monte dans son lit, et se dévêt, sa valise et ses vêtements pêle-mêle autour de lui. Ne sachant où mettre ses chaussures, il les aligne contre le mur. Il est surtout honteux de ne pas connaître les usages.

Le navire est en mer.

Pierre s’éveille longtemps avant la cloche. Il saute à bas de son lit. Les hommes se précipitent à l’entrée du réduit où se trouvent les cuvettes et un baril d’eau pour les ablutions. Il les suit. Personne ne lui parle et il ne veut pas,

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