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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/94

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LES DÉSIRS

— Pouvez-vous nous servir dans un petit salon ?

— J’ai encore deux desserts, mais si vous voulez causer en attendant…

— Pour être servis par vous, nous attendrions toute la nuit.

— Oh là là, fait-elle en s’éloignant avec grâce.

En passant près de la caisse, elle demande de faire préparer le petit salon vert pour M. Prieur et disparaît derrière la porte pivotante de la cuisine.

Le salon vert, où Lucienne conduit les jeunes gens est une petite pièce aux murs lambrissés de reps vert d’eau ; la nappe blanche est décorée de motifs de la même couleur.

— Dans quel bordel nous as-tu conduits, dit Massénac, en qui réapparaît devant ce luxe le petit garçon qu’il est resté.

— Mon cher Massénac, cet établissement possède la plus fine cuisine à Deuville et, autre facteur important puisque je suis votre hôte, mon crédit y est bon. Nous célébrons, ce soir, continue-t-il ironiquement en s’adressant à Maurice Lavelle, la rupture de notre ami avec la marine marchande…

— J’aimerais mieux qu’on n’en parle pas,