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UN HEUREUX COIN DU MONDE

Dans l’Amérique ouverte par Colomb existe un vaste pays d’une majestueuse beauté.

Découvert au XVIe siècle, par un marin français, d’illustre mémoire, ce pays merveilleux, qui voyait autrefois, sous ses grands bois touffus, errer les tribus sauvages, est aujourd’hui habité par le peuple le plus libre, le plus hospitalier, le plus heureux du Globe.

Les rives enchanteresses de ses fleuves, ses beaux lacs où le poisson foisonne ; ses plaines d’une richesse inouïe ; ses forêts vierges, impénétrables, où croissent le pin et le sapin, le chêne et le noyer, le bouleau et l’incomparable érable, fascinent le voyageur charmé.

Dans son sein l’homme découvre de riches et nombreux gisements de houille, de mica, de fer, d’argent, de cuivre et d’or ; et son sol, labouré avec un soin jaloux, fournit le froment précieux, les grains de toute sorte, avec une telle abondance que ce pays nourrit et ses propres enfants et les enfants de l’Ancien Monde.

Sur cette terre bénie de Dieu, la Religion et la Justice, la main dans la main, comme autrefois Adam et Ève dans le Paradis terrestre, se promènent avec amour, couvrant de leur manteau protecteur le pays tout entier. L’Industrie, les Sciences et les Arts s’y sont donnés rendez-vous, et marchent maintenant côte à côte sans jamais se heurter.

La douce Liberté, si chère au cœur de tout mortel, honorée, adulée, y règne en souveraine.

Sur ce sol unique, la prospérité, fille de la Liberté, le bonheur, enfant du Travail et de la Religion, ont établi leurs demeures hospitalières où viennent s’abriter avec confiance les citoyens de l’univers entier.

Et cette terre merveilleuse, sœur du Ciel, terre que le sang héroïque de nos ancêtres féconda autrefois, ô vaillants Canadiens, c’est le Canada.