Page:Charcot - La foi qui guérit.djvu/23

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de son médecin. Celui-ci ne veut pas enlever à son malade un dernier espoir, surtout s’il juge que la maladie de son client est justiciable du faith-healing qu’il n’a pas su lui-même inspirer. La contradiction dans la circonstance n’aurait, du reste, d’autre effet que d’exalter la croyance à la possibilité d’une guérison miraculeuse. La faith-healing commence à naître, elle se développe de plus en plus, l’incubation la prépare, le pèlerinage à accomplir devient une idée fixe. Les déshérités de la fortune se mortifient en sollicitant des aumônes qui leur permettront de gagner le lieu saint ; les riches deviennent généreux vis-à-vis des pauvres afin de se rendre la divinité propice : tous prient avec ferveur et implorent leur guérison. Dans ces conditions, l’état mental ne tarde pas à dominer l’état physique. Le corps rompu par une route fatigante, les malades arrivent au sanctuaire l’esprit éminemment suggestionné. « L’esprit de la malade, a dit Barwell[1], étant dominé par la ferme conviction

  1. The Lancet, 28 novembre 1858.