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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

di Giorgio, dans laquelle est figurée une démoniaque. Le docteur Tommaso-Tommasi, de Florence, en a fait faire à notre intention une photographie qui nous permet d’apprécier l’œuvre du peintre dans toute sa vérité.

Le corps d’un saint moine est exposé entouré de religieux. À droite, un groupe d’infirmes viennent implorer la guérison. À gauche, on amène une possédée. (Le dessin que nous donnons ici reproduit cette partie du tableau).


GUÉRISON D’UNE FEMME POSSÉDÉE AU TOMBEAU D’UN SAINT
Dessin au trait (d’après une photographie) d’un fragment de Francesco di Giorgio au Palais Public. Sienne.

La possédée s’agite maintenue par deux hommes dont l’un la saisit à bras le corps, pendant que l’autre, en avant, lui tient l’épaule. Elle se renverse en arrière, le visage tourné en haut, le bras gauche levé presque perpendiculairement, le bras droit au contraire abaissé. La bouche entr’ouverte laisse échapper un petit diable tenant une fourche. Le trait le plus saillant à relever est le geste de la main gauche. Nous y retrouvons une attitude bien voisine du geste hiératique prêté d’ordinaire aux exorcistes et aux personnages sacrés. Par quelle contradiction l’artiste a-t-il donné ce geste à la main de l’esclave du démon ? Nous pensons qu’il faut voir là une preuve de la sincérité du peintre, qui très vraisemblablement n’a eu d’autre motif de figurer