Page:Chardon - Antonia Vernon.djvu/29

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pouvaient en imposer encore sur la situation de ses possesseurs, venait une autre pièce, c’était le cabinet de M. Norbach ; un immense bureau, couvert de registres et de papiers, deux larges bibliothèques, où l’on voyait plus de cartons que de livres, présentait l’aspect très-satisfaisant d’un cabinet d’homme d’affaires. Ce titre, si commun dans toute grande capitale et qui embrasse tant de choses qu’il faudrait des volumes pour le définir sous toutes ses faces et pour spécifier ses diverses occupations, était la qualité de M. Norbach. Ce titre, il faut le dire, lorsqu’il n’est accompagné d’aucune spécialité, quand on ne désigne aucune industrie à laquelle il se rattache, indique une de ces professions un peu suspectes, dont le résultat est d’arriver avec des entreprises douteuses, à justifier cette définition donnée par un des habiles de notre époque. Les affaires ? C’est le bien d’autrui.

En effet, servir d’intermédiaire dans des choses délicates, et faire payer sur ce qu’il en coûte à la délicatesse de chacun. Amener le riche, qui veut tirer un intérêt, au-dessus de la légalité, de son argent, à en donner une partie à un inventeur pauvre, qui a besoin de capitaux et qui, confiant dans son œuvre, paye tout ce qu’on exige, pour obtenir le droit, la possibilité de réaliser son idée, et entre ces emprunteurs besogneux et ce prêteur avide, attirer à soi une somme considérable et garder la plus grande