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LE ROMAN SOCIAL EN FRANCE

de Rome »), Balzac semble bien avoir été, là aussi, le génial précurseur que des esprits si divers, M. Drumont, Brunetière, le sculpteur Rodin ont vu en lui (1). Quand il pourtraicture l’abbé Dutheil : « Ce prêtre appartenait à cette minime portion du clergé français qui penche vers quelques concessions, qui voudrait associer l’Eglise aux intérêts populaires pour lui faire reconquérir, par l’application des vraies doctrines évangéliques, son ancienne influence sur les masses… (2) », il précède nos prêtres démocrates et cet abbé Moulin de F. Goppée (3), « socialiste suivant l’Evangile », et ce que l’on a appelé le mennaisianisme retrouvé. Quand il ajoute « sur les masses, qu’elle pourrait alors relier à la monarchie » (4), quand il dit : « Moins je crois au christianisme, plus j’ai d’autorité pour le défendre. Mon désintéressement dans la question fait ma force », et quand son docteur Benassis reconnaît « la nécessité politique et l’utilité morale » de la religion, Balzac précède alors nos catholiques positivistes de Y Action française.

Son œuvre est assez touffue, en effet, pour que les deux tendances des catholiques contemporains (tout ceci est assez gros, à dessein, et simplifié) s’y puissent reconnaître. M. Delmont(5) a reproché, assez aigrement,

i. V. plus haut ce qui en est dit Chapitre V. 2. Ibid. 3. Les Vrais riches. 4. Cf. la phrase citée au Chapitre V : « J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la Religion et la Monarchie. » (Préface delà Comédie humaine.) 5. Loc. cit., p. 2Ô3.