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Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/154

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route et Berthe, déroutée, n’avait qu’à suivre ses pas. Elle eut un fond de tristesse les premiers temps à cause des habitudes anciennes, et pensait en son âme simple : Je m’ennuie de Maurice. Elle le pensait bien fort et regardait les choses autour d’elle avec quelque inquiétude comme on regarde un camarade qui a changé son vêtement. Elle vécut auprès de Blanche qui secourait sa conscience et disait : C’est toi qui as raison. Pourtant il n’y avait lieu pour elle d’avoir tort ou d’avoir raison, mais nous cherchons partout l’assurance de nous-même qui fait partie du bonheur.

Le soir, entre neuf et dix heures, elles descendaient le boulevard Sébastopol. Place du Châtelet il s’étendait devant elles avec ses trottoirs, ses deux lignes de feux, et semblait un instrument de ce travail dont