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Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/62

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qu’il avait connues, parce que c’était plus doux, parce que c’était plus fin et parce que c’était sa femme, à lui, qu’il avait eue vierge. Il l’aimait parce qu’elle était bien élevée, parce qu’elle était honnête et qu’elle en avait l’air, et pour toutes les raisons qu’on les bourgeois d’aimer leur femme. Car Maurice avait des idées bourgeoises. Ce n’est pas impunément qu’on est venu jusqu’à vingt-trois ans sans casier judiciaire.

Le temps passa. Deux ans passèrent et les cinq mille francs de Maurice passaient aussi. Notre destinée ne se fait pas en un jour, quand nos cinq mille francs sont épuisés, après deux ans de vie commune ; elle se décide à chacun de nos gestes et à chacune de nos fréquentations. Depuis longtemps Berthe savait que celles qui sont filles publiques font tout simplement