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Page:Charles-Louis Philippe - Bubu de Montparnasse, 1901.djvu/94

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Jules et se sentit renaître à l’espérance. On ne sait pas comment renaît l’espérance. On marche dans la rue de Vanves, un après-midi d’août, on se souvient que le Grand Jules a eu la vérole, on se rappelle que Charlot, Paul et d’autres l’ont encore, et l’on pense qu’à ceux-là jamais la vérole n’a fait de mal. Ensuite on se dit : Mais rien ne prouve que j’aie moi-même la vérole. Et l’on essaie de se démontrer qu’on ne peut pas l’avoir, puisque Berthe a parlé dès le premier symptôme et qu’alors on s’est abstenu.

C’est ainsi qu’il arriva dans l’avenue du Maine, en pays connu. Il y a par-là des bars où sont les amis. Déjà Maurice pensait à les chercher, lorsque, regardant une terrasse, il aperçut le Grand Jules.

— Je pensais à toi. Te voilà.

Le Grand Jules buvait un « café-marc » à la terrasse d’un bar, tout seul, en regardant