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Page:Charles - Précoce, 1936.djvu/20

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le connais bien, c’est un bon compagnon, robuste, large d’épaules, il sera mon égal, mon ami. Avec lui, je n’aurai, ni crainte, ni honte, ni fausse pudeur… mon corps lui appartiendra… et puis, cela marchera… nous avons les mêmes goûts, des habitudes à peu près identiques et des désirs charnels communs… il aime ma bouche, ma chair ; j’aime sa vigueur, sa bonne santé. Encore une fois, tout cela c’est de la prose… c’est honnête, c’est franc, c’est loyal ! Et toi, ton fiancé ?

Line restait songeuse, elle ne voyait point le mariage ainsi. Sa jeune imagination échauffée par la demi-ignorance lui faisait entrevoir des délices sans nombre.

Par une sorte d’auto-suggestion, elle en arrivait à se convaincre d’être « folle » de celui qui allait être son époux. De lui, elle attendait des satisfactions précieuses qu’elle n’osait avouer à son oreiller le soir