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d’autres, plus puissantes, ne lui faisaient tout de même pas dédaigner. Ce bavardage de quelques instants leur était doux à toutes deux et, toujours, Jeanne en riant gaiement se disait contente, tandis que Marceline s’affirmait heureuse.

Mais ensuite, Line regagnait le logis songeuse, mécontente, ayant mal aux nerfs, mal à la chair. Cette exubérance puérile de son amie la frappait, elle aurait voulu être comme elle, vivre légèrement, être heureuse, vibrer… toute… longtemps. Hélas ! il n’en était pas ainsi. Durant les longues solitudes de la journée, elle se jurait qu’il lui manquait quelque chose et alors son imagination s’en allait follement sur les ailes du rêve, lui faisant entrevoir dans son existence mille lacunes insupportables.

Dans la cuisine, elle écoutait Félicie, leur jeune bonne, qui chantait, heureuse.