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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/169

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tiennent aux sens de la vuë, & faisceaux auditifs ceux qui appartiennent aux sens de l’ouïe.

Les mots ostracisme, coquille, athéniens tiennent donc à la fois dans mon cerveau à des faisceaux optiques & à des faisceaux auditifs. Ils tiendront plus aux uns qu’aux autres, suivant que ces mots auront affecté plus souvent ou plus fortement la vuë ou l’ouïe.

Nous sommes donc acheminés à admettre dans le siége de l’ame un double systême représentatif des signes de nos idées. Les fibres à l’aide desquelles nous raisonnons, & que j’ai nommées intellectuelles, parce qu’elles servent aux opérations de l’entendement, sont donc des dépendances de la vuë & de l’ouïe. Il est singulier que l’expérience vienne encore prouver ceci. On peut avoir éprouvé, qu’une longue méditation fatigue l’organe de la vuë. C’est au moins ce que j’ai éprouvé plus d’une fois, & si l’organe de l’ouïe n’éprouve pas la même fatigue, c’est, sans doute, qu’il est moins délicat. C’est ce fait assez remarquable que j’avois indiqué dans le §. 851.