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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/201

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J’ai assés dit & répèté dans mes trois derniers ouvrages,[1] que je ne regardois l’éxistence de l’ame des bêtes que comme probable ; mais, il faut convenir que cette probabilité va, au moins, jusqu’à la plus grande vraisemblance. Je ne nierai point, qu’avec beaucoup de subtilité d’esprit on ne puisse expliquer méchaniquement toutes les opérations des brutes. Je ne le tenterois pas néanmoins, parce qu’il me paroîtroit assés peu philosophique de donner la torture à son esprit pour trouver des explications méchaniques, toutes plus ou moins forcées, tandis qu’on rend raison de tout de la manière la plus simple, la plus heureuse, en accordant une ame aux brutes.

Des théologiens & des philosophes estimables en consentant d’admettre que les bêtes ont une ame, n’ont pas voulu accorder que cette ame survécût à la destruction du corps de l’animal. Ils ont jugé que la révélation seroit trop intéressée dans cette sorte de croyance philosophique,

  1. Essai Analytique sur les Facultés de l'Ame : 1760. §. 715.
    Considérations sur les Corps organisés : 1762. Art. 283.
    Tableau des Considérations XVI.
    Contemplation de la Nature : 1764. Part IX. chap. I. pag. 254. de la première Edition.