Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

& ils apostrophent à tout moment ceux qu’ils nomment déïstes ou incrédules. Il seroit mieux d’annoncer moins ; on inspireroit plus de confiance, & on la mériteroit davantage. Il seroit mieux de n’apostropher point les incrédules : ce sont eux qu’on veut éclairer & persuader ; & l’on commence par les indisposer. S’ils ne ménagent pas toujours les chrétiens ; ce n’est pas une raison pour les chrétiens de ne pas les ménager toujours.

Un autre défaut, que j’ai apperçu dans presque tous les auteurs que j’ai étudiés & médités, est qu’ils dissertent trop. Ils ne sçavent pas resserrer assés leurs raisonnemens ; je voulois dire, les comprimer assés. Ils les affoiblissent en les dilatant, & donnent ainsi plus de prise aux objections. Quelquefois même il leur arrive de mêler à des argumens solides, de petites réfléxions hétérogènes, qui les infirment. La paille