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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/222

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Par ces admirables opérations de notre esprit, nous parvenons à généraliser toutes nos idées, & à nous élever par degrés aux notions les plus abstraites & les plus sublimes.

La parole paroît être le caractère qui distingue le plus l’homme de la bête. Le vulgaire qui la prête si libéralement aux animaux, la leur refuseroit, s’il étoit capable de réfléchir sur de pareils sujets. Il croit bonnement que le perroquet parle, parce qu’il profère des sons articulés ; mais, le vulgaire ne sçait pas, que parler n’est point simplement proférer des sons articulés ; c’est sur tout lier à ces sons les idées qu’ils sont destinés à représenter. Or, qui ne voit à présent, que le perroquet auquel on peut enseigner si facilement à prononcer des mots métaphysiques, ne sçauroit lier à ces mots les idées abstraites dont ils sont les signes ?

J’ai exposé en raccourci dans les chapitres XIV, XV, XVI de mon essai analytique tout ce qui concerne ces belles opérations de notre esprit par lesquelles il parvient à généraliser ses idées. J’ai montré assés en détail en quoi consiste la méchanique des abstractions de tout genre. J’ose me flatter, que ceux de mes