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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/228

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ne convient qu’à l’homme, parce qu’il est le seul être sur la terre, qui puisse s’élever aux abstractions intellectuelles. On voudra bien consulter sur une matière si philosophique, les §. 774, 775, 776, 777 de mon essai analytique, & les chapitres I, XIX, XXII, XXV, XXVII de la partie XI de ma contemplation, & les chapitres XII, XXXII, XXXIII du même ouvrage.

Si l’on médite ces chapitres autant qu’ils demandent à l’être, on reconnoîtra, je m’assure, qu’on ne s’étoit pas fait des idées assés justes de cet instinct, qu’on s’étoit trop plu à ennoblir. L’esprit philosophique, qui semble si répandu aujourd’hui, est beaucoup plus rare qu’on ne pense : c’est qu’il ne consiste point dans des idées assés vagues, à demi digérées, & revêtues d’un appareil métaphysique, qui ne sçauroit en imposer à des têtes vraiment métaphysiques. L’esprit philosophique consiste principalement dans l’analyse des faits, dans le discernement de ces faits, dans leurs comparaisons, dans l’art d’en tirer des conséquences, de les enchaîner les unes aux autres, & de s’élever ainsi à des principes qui ne soient