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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/230

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la nature de l’animal, applaudisse à la découverte de cet auteur ingénieux, dont le mérite personnel ne doit point être confondu avec les opinions. Il n’avoit pas considéré, qu’un animal quelconque est un systême particulier, dont toutes les parties sont en rapport ou harmoniques entr’elles. Le cerveau du cheval répond à sa botte, comme le cheval lui-même répond à la place qu’il tient dans le systême organique. Si la botte du quadrupède venoit à se convertir en doigts fléxibles, il n’en demeureroit pas moins incapable de généraliser ses sensations ; c’est que la botte subsisteroit dans le cerveau : je veux dire, que le cerveau manqueroit toujours de cette admirable organisation qui met l’ame de l’homme à portée de généraliser toutes ses idées. Et si l’on vouloit, que le cerveau du cheval subit un changement proportionnel à celui de ses pieds, je dirois que ce ne seroit plus un cheval ; mais, un autre quadrupède auquel il faudroit imposer un nouveau nom.

Le changement prodigieux que tout ceci supposeroit dans l’organisation de l’animal, s’opérera pourtant un jour, si mes idées sur