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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/255

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aux seuls mouvemens qui se font dans son intérieur ; comment devineroit-on alors sa véritable nature ? Il est une foule d’animaux qui se déguisent autant à nos yeux, & qui ne peuvent être reconnus que par les observateurs les plus attentifs & les plus industrieux. Quel n’est point aussi le déguisement de certaines plantes ! N’a-t-il pas fallu toute la sagacité des botanistes pour s’assurer de la véritable nature des moisissures, des lychens, des champignons, des truffes, etc.

Les plantes ne seroient-elles donc point dans le cas de ces animaux beaucoup trop déguisés pour que nous puissions les reconnoître ? C’est une réfléxion que je faisois dans le chap XXX de la partie X de ma contemplation.

« L’expression du sentiment, disois-je, est rélative aux organes qui le manifestent. Les plantes sont dans une entière impuissance de nous faire connoître leur sentiment, ce sentiment est extrêmement foible, peut-être, sans volonté & sans désir, puisque l’impuissance où elles sont de nous le manifester, provient de leur organisation, & qu’il y a lieu de penser, que le degré de perfection spirituelle répond au degré de perfection corporelle. »