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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/258

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individus travaillent au bien commun de la société, en même tems qu’ils procurent leur bien particulier.

Celui qui a fait l’arbre auroit pu faire éxister à part chaque branche, chaque rameau, chaque feuille : il en auroit fait ainsi autant d’êtres isolés & distincts. Il a préféré de les réünir dans le même assemblage, dans une même société, de les assujettir les uns aux autres pour différentes fins, & sans doute que les besoins de l’homme & ceux des animaux entroient dans ces fins.

Si donc l’arbre est doué d’un certain degré de sentiment, chacun des petits arbres dont il est composé aura aussi son degré de sentiment, comme il a sa vie & ses besoins propres.

Il y aura donc dans chacun de ces petits arbres un siège du sentiment, & ce siège renfermera un germe indestructible, destiné à conserver l’être du végétal, & à le restituer un jour sous une nouvelle forme.

Il est possible que l’état futur de notre globe ne comporte point cette réünion de plusieurs