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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/272

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de fois celle de notre terre. On sçait encore que cette petite planète que nous habitons & qui nous paroît si grande, est un million de fois plus petite que le soleil autour duquel elle circule. On sçait enfin, que les étoiles, qui ne nous paroîssent que des points lumineux, sont autant de soleils, semblables au nôtre, & qui éclairent d’autres mondes, que leur prodigieux éloignement dérobe à notre vuë.

Qu’on réfléchisse un peu maintenant sur l’immensité de l’univers ; sur l’étonnante grandeur de ces corps qui roulent si majestueusement dans l’espace ; sur leur nombre presqu’infini ; sur les distances énormes de ces soleils, qui ne nous les laissent appercevoir que comme des points étincellans dont la voûte azurée est parsemée, & qu’on se demande ensuite à soi-même ce qu’est la terre au milieu de cette graine de soleils & de mondes ? Ce qu’est un grain de mil dans un vaste grenier & moins encore.

Si après s’être fortement pénétré de la grandeur de l’univers & de la magnificence de la création, l’on vient à lire avec réfléxion le premier chapitre de la genèse, on se convaincra de plus en plus de la vérité de cette opinion