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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/274

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Dieu fit donc le quatrième jour les étoiles & les planètes, & il les fit pour éclairer la terre. Quoi ! La sagesse suprême auroit fait des milliards de globes immenses de feu, des milliards de soleils pour éclairer… que dirai-je ? Un grain de poussière, un atome.

Conçoit-on que si Moyse eût connu ce qu’étoient les étoiles & les planètes, il eut dit ; Dieu fit aussi les étoiles, & qu’il eût ajoûté simplement, pour éclairer la terre ? Ce n’est donc encore ici qu’une pure apparence. L’historien sacré ne décrivoit point la création des cieux ; mais, il traçoit les diverses périodes d’une révolution renfermée dans les bornes étroites de notre petite planète.

Ce seroit choquer autant le sens commun, que le respect dû à l’écriture, que de prétendre infirmer l’authorité de Moyse, précisément parce qu’il n’a pas parlé la langue de Copernic. Il parloit une plus belle langue encore : il annonçoit le premier au genre humain l’unité & l’éternité du grand être. Il peignoit sa puissance avec le pinceau du chérubin : Dieu dit ;[1] que la lumière soit ;

  1. Gen. I. 3.