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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/340

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étrangers, & assés souvent de théologie scholastique, qu’il s’efforce quelquefois d’allier avec sa sublime métaphysique. En lisant son admirable théodicée, on croit être dans une vaste forêt où l’on a trop négligé de pratiquer des routes. L’auteur ne se perd jamais lui-même au milieu de cette confusion de choses ; mais, le lecteur, qui n’a pas sa tête, se perd souvent, & ne sçait ni d’où il vient ni où il va.

Il étoit, en quelque sorte possédé de l’esprit de conciliation, & c’étoit, pour l’ordinaire, ce qui le jettoit dans ces digressions, auxquelles on regrette qu’il se soit livré si facilement, & qui contrastent tant avec la méthode philosophique. Il vouloit accorder toutes les sectes, tous les théologiens, tous les philosophes, & il n’étoit jamais plus satisfait que lors qu’il avoit rencontré quelque point de conciliation. Il lui arrive souvent dans sa théodicée & dans ses nouveaux essais d’abandonner le fil d’un principe métaphysique pour courir après quelque vieux docteur, dont il anatomise la pensée. Il se répète trop, précisément parce qu’il disserte trop. Sa marche ressemble quelquefois à celle d’un pendule, qui oscille autour d’un point.