comme le grand systême de l’univers, résulte de la combinaison & de l’enchaînement d’une multitude de pièces diverses, dont chacune produit son effet propre, & qui conspirent toutes ensemble à produire cet effet général, que nous nommons la vie. Nous ne suffisons point à admirer cet étonnant appareil de ressorts, de leviers, de contrepoids, de tuyaux différemment calibrés, repliés, contournés, qui entrent dans la construction des machines organiques. L’intérieur de l’insecte le plus vil en apparence, absorbe toutes les conceptions de l’anatomiste le plus profond. Il se perd dans ce dédale, dès qu’il entreprend d’en parcourir tous les détours. Qu’on ne croye pas que ceci soit le moins du monde éxaggéré : je prie ceux de mes lecteurs qui possédent l’étonnante chenille de l’habile & patient Lyonet, d’en parcourir les planches avec réfléxion, & de juger. Je renvoye à ce que j’ai dit sur cet ouvrage unique, dans l’article XIV du tableau de mes considérations.
Je viens de comparer le corps de l’animal à une machine : la plus petite fibre, la moindre fibrille, peuvent être envisagées elles-mêmes comme des machines infiniment petites,