que des ames. Elles sont toujours prêtes à tout éxécuter. Comme on ne les voit point, qu’on ne les palpe point & qu’on ne les connoît guères, on peut les charger avec confiance de tout ce qu’on veut ; parce qu’il n’est jamais possible de démontrer qu’elles n’opéreront pas ce que l’on veut. On attache communément à l’idée d’ame celle d’une substance très active & continuellement active : c’en est bien assés pour donner quelque crédit aux ames : la difficulté du physique fait le reste.
Que penseroit-on d’un physicien, qui pour expliquer les phénomènes les plus embarrassans de la nature, feroit intervenir l’action immédiate de la premiére cause ? N’éxigeroit-on pas de lui qu’il démontrât auparavant l’insuffisance des causes physiques ? Si l’on y regarde de près, on reconnoîtra, que les partisans des causes métaphysiques en usent assés comme ce physicien. Parce qu’ils ne découvrent pas d’abord dans les loix du méchanisme organique de quoi satisfaire aux phénomènes, ils recourent à des puissances immatérielles, qu’ils mettent en œuvre par tout où le méchanisme leur paroît insuffisant. Je le disois