Je suis même forcé d’avouer, que si je refusois d’adhérer à ces principes, je renoncerois aux maximes les plus communes de la raison, & je m’éléverois contre l’ordre civil de tous les siécles & de toutes les nations.
Si donc je cherche la vérité de bonne foi, je ne subtiliserai point une question assés simple & de la plus haute importance : je tâcherai de la ramener à ses véritables termes : je conviendrai que le témoignage peut prouver les miracles ; mais, j’éxaminerai, avec soin, si ce témoignage réünit des conditions telles qu’elles suffisent pour établir de pareils faits ou du moins pour les rendre très probables.
J’ai fait entrer dans les caractéristiques des miracles une condition qui m’a paru essentielle ; c’est qu’ils soient toujours accompagnés de circonstances propres par elles-mêmes à en déterminer évidemment le but.
Ces circonstances peuvent être fort étrangères à la cause secrete & efficiente du miracle.