saute aux yeux qu’elle doit reprendre en haut l’élargissement qu’elle a pris en bas. De même qu’elle devait être plus large à sa base pour porter son propre poids, de même elle doit s’élargir à son sommet pour porter la charge qu’on lui imposera et pour lui offrir une assiette d’autant plus solide
qu’elle a plus de surface. Cet évasement de la colonne dans sa
partie supérieure est le chapiteau. Les Italiens le nomment capitello, du
lat incaput, tête, et ici encore l’étymologie nous dit la signification du
chapiteau ; il est vraiment la tête du support. Tout le reste de la colonne,
ce qui est compris entre le chapiteau et le sol, s’appelle ordinairement
le fût, du latin fustis, bâton. Mais comme la colonne est une réminiscence
de l’arbre, on donne quelquefois au fût le nom de tige, qui rappelle
mieux son origine naturelle. On dit aussi, par la même raison, le tronc
de la colonne, et, dans d’autres cas le vif.
Voilà donc les deux parties essentielles d’une colonne : le fût et le chapiteau. Les plus anciens architectes grecs n’en connaissaient pas d’autres. Cependant, par la suite, on ajouta aux colonnes une troisième partie, la base. La base est comme un plateau plus large sur lequel porte le fût, au lieu de porter immédiatement sur le sol. Mais du moment que la colonne, ayant une forme conique, est rendue suffisamment solide par