temples de Pæstum. par exemple, ont des métopes lisses ; l’idée de sculpter un bas-relief sur la métope ne vint que plus tard, lorsque le mode dorien se développa dans le sens de la richesse et de l’élégance.
Ainsi composée de triglyphes et de métopes, la frise est séparée de l’architrave par une moulure plate, la bandelette ou tænia, qui représente sans doute l’épaisseur du cours de planches qui couvrait la maîtresse poutre. Ces planches étaient reliées à chaque solive par des vis ou des chevilles dont la tête reste visible sous les triglyphes de pierre. Ces chevilles, au nombre de six, Vitruve les appelle des gouttes, et le nom leur en est resté, comme si elles exprimaient les gouttes d’eau qui auraient coulé le long des rainures du triglyphe, primitivement mastiquées en cire. Mais cette explication ne vaut pas celle de Léon-Baptiste Alberti, qui voit avec raison, dans les prétendues gouttes, l’image des chevilles par lesquelles le charpentier avait fixé la planche courante à chacune des solives.
Maintenant, comme les solives étaient naturellement placées sur l’axe des supports, le triglyphe qui les représente est mis au droit des colonnes, et le triglyphe intermédiaire (car il y a plus de triglyphes que de colonnes) correspond au milieu de chaque entre-colonnement. De cette manière, la métope ; dessine un carré parfait, en opposition avec la forme allongée du triglyphe, que ses cannelures allongent encore. Et, pour que la métope parût parfaitement carrée, les Athéniens eurent la précaution délicate de la tenir un peu plus haute que large, comptant sur la perspective qui en raccourcirait la hauteur.
Ici se présente une difficuté. La colonne d’angle, étant isolée, va porter une charge ; plus lourde que les autres ; c’est sur elle que pèsera principalement la poussée du toit qui s incline, surtout dans le cas où un tremblement de terre imprimerait une secousse à l’édifice, comme il arrive souvent en Grèce. L’architecte grec a donc senti le besoin d’augmenter le diamètre de cette colonne angulaire, et de diminuer, en dépit de la symétrie, l’intervalle qui sépare les deux dernières colonnes. Il a observé qu’en grossissant la colonne d’angle, il l’a rendue plus forte pour supporter son fardeau, sans toutefois la faire paraître plus épaisse, car si elle avait exactement le même diamètre que les autres colonnes du portique, elle semblerait plus mince, parce qu’elle est noyée dans la lumière diffuse et que ses contours sont dévorés par la grande masse de l’air environnant. Pour être à nos yeux aussi forte que les autres, il faut que cette colonne soit plus forte. Rétrécir le dernier entre-colonnement présente un double avantage, puisqu’on augmente ainsi la solidité réelle et la solidité évidente. Mais si les deux dernières colonnes se rapprochent, les triglyphes se rapprocheront aussi et les métopes ne seront plus égales, ce qui sera très choquant, surtout si l’on se propose d’attirer l’attention sur la métope en l’ornant d’un bas-relief. Pour éviter une telle irrégula-