le colonne, le quali da terra cominciano, rendono maggior grandezza, e magnificenza. (Liv. IV, ch. v.)
Ce fut aussi pour avoir trop regardé quelques édifices romains mal conçus, que l’élégant Palladio introduisit dans l’architecture moderne la frise bombée, innovation malheureuse, il faut l’avouer, car ce genre de frise semble représenter un corps compressible qui, n’étant retenu par aucune ligature, comme l’est le tore par la scotie, dans la base des colonnes, pousse au vide et menace de crever sous le poids de la corniche.
Il était réservé à un architecte français, Claude Perrault, de faire revivre les meilleures traditions de l’ordre corinthien dans sa colonnade du Louvre, si imposante avant qu’on l’eût gâtée par le percement des fenêtres inférieures. En se plaçant au point de vue d’un monarque orgueilleux,
entablement à frise bombée.
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d’un Louis XIV, il était impossible d’imaginer un frontispice mieux
approprié à sa demeure que ce péristyle magnifique, s’élevant au-dessus
d’un rez-de-chaussée dont le plein formidable n’eût été interrompu
que par des niches, et qui eût ressemblé ainsi à une forteresse protégeant
la richesse ombrageuse d’un palais. Les colonnes y reposent,
accouplées, sur un double piédestal, mais justifié cette fois par la nécessité
d’une balustrade à hauteur d’appui. L’entablement y est suffisamment
riche et tous les profils en sont fiers ; mais la frise n’y est point
sculptée, et elle forme par son repos une bande de lumière qui détache
mieux la colonnade sur le fond obscur qu’elle a creusé. À l’effet du
soleil, ou la nuit, au clair de lune, cette longue horizontale, rendue
sensible par la surface lisse de la frise, produit une impression solennelle
de calme et de grandeur. Une certaine s(’vérité se môle ainsi à la
magnificence du corinthien, et nous avons là une preuve que cet ordre,
variable connue les deux autres, se prête à l’expression de bien des
nuances, dans les idées de pompe, de richesse et de majesté.