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LA CORÉE OU TCHÖSEN

de besoin, tout membre a le droit de demander aide à ses confrères ; s’il meurt, il est enterré aux frais de la Société, une taxe peu élevée étant réservée spécialement pour cet objet. Les membres du Pusang sont d’ailleurs indispensables au pays, ils sont les commissionnaires et porteurs de marchandises entre les tchangs ou marchés qui ont lieu dans les différentes provinces. La classe gouvernementale, jalouse de la popularité du Pusang, a organisé, depuis quelques années, une Société, connue sous le nom de Posang.

Il y a quelque temps, le gouvernement de Tchösen, agissant sous l’inspiration de cette Société, a arrêté le grand-maître de la Société Pusang contre lequel on avait porté des accusations de haute trahison et l’a fait décapiter.

M. Guizot a dit, dans son Histoire de la civilisation en Europe, sur les institutions monarchiques : « Les relations féodales du maître et du vassal et les sociétés de libéraux existaient en même temps ; ils furent souvent confondus et se cédèrent continuellement la place entre eux. » Tel était le caractère de la féodalité au moyen âge en Europe, et le lecteur sera sans doute étonné de trouver qu’il en a été ainsi dans l’Extrême-Orient et que c’est encore au milieu de conditions semblables que se maintient, à l’heure qu’il est, le prolétaire coréen.


IX. — L’ART ET LE MONASTÈRE EN TCHÖSEN


L’art coréen n’existe plus, n’a jamais existé par le fait. Né au sein du monastère, il avait été apporté en Corée avec le bouddhisme, venant des Indes au travers de la Chine. C’est donc un art indien qui existait et qui a disparu avec ses propagateurs lors de la chute du bouddhisme, à la fin du xive siècle. La porcelaine coréenne, dont on trouve ici et là quelques rares spécimens, était un produit d’un art pratiqué par les bonzes seuls. On voit encore de la porcelaine coréenne, il est vrai, mais elle est faite par les Japonais, près de Nagasaki. Voilà du moins ce qu’on m’a dit.

Sir Rutherford Alcock, dans son volume intitulé : Art and art industry