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LA CORÉE OU TCHÖSEN

et, à côté, un minaret, dont la construction remonte à un siècle plus tard.

De retour à Hong-Kong, nous partîmes le 16, faisant escale à Saïgon, Singapore et Colombo. Dans ce dernier port, pour faire plaisir à un officier du bord, nous sommes allés voir Arabi-Pacha, triste héros des mascarades britanniques en Égypte. L’Angleterre lui laisse toute sa liberté, cela se comprend ; elle ne serait que trop heureuse s’il voulait se sauver et rentrer en Égypte pour y jeter le trouble. Mais Arabi, dont la nature timide convient peu au rôle de rebelle, ne se laisse point tenter. Il est tranquille là, il y reste.

De Colombo, nous touchâmes à Aden, Suez, et, passant, par le canal, à Port-Saïd et ensuite à Alexandrie où, dans une audience privée qu’il m’accorda, le feu Khédive Tewfik m’exprima l’horreur et la haine qu’il ressentait pour la domination anglaise, laquelle lui pesait horriblement. Reprenant ma route par la Gironde, j’arrivai à Marseille le 18 septembre, et le 19 j’étais à Paris, où j’ai pu visiter l’Exposition pendant un séjour prolongé jusqu’au 4 octobre. Le 5, je m’embarquai au Havre sur la Bourgogne, de la ligne transatlantique, et, huit jours après, j’étais à New-York d’où je m’étais embarqué, en 1887, par la voie de l’océan Pacifique, terminant ainsi le tour du monde tout en restant deux années en Tchösen, la terre du Calme matinal.