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PRÉFACE.


C’est dans la langue de Rabelais que M. Charles De Coster a écrit ses Légendes flamandes.

Ces sortes de pastiches demandent beaucoup d’étude, une connaissance approfondie du vieux langage français, aux diverses époques, pour ne pas confondre l’une avec l’autre, et une sorte de familiarité de longe date avec les écrivains de ces temps là. En ces labyrinthes philologiques il est facile d’errer. Balzac, dans ses Contes drôlatiques, commet à chaque instant des fautes graves et montre qu’il connaît assez mal la langue et l’orthographe anciennes qu’il a prétendu reproduire. M. Charles De Coster n’a pas eu recours, comme lui, au leurre de l’orthographe surannée, souvent chargée ou arbitraire : il a fait tomber ainsi le plus grand épouvantail qu’il y ait dans le vieux langage pour le public moderne, et a rendu son livre accessible à la majorité des lecteurs. En dépit de la forme archaïque, il a su donner à ses compositions courtes et bien coupées, le mouvement, le naturel, la gaieté, la vie.