Aller au contenu

Page:Charles De Coster - Légendes Flamandes.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 13 —

ment uller : « Mouille, mouille, » et s’il prend colère contre moi et jette sorts sur ma bière et mon vin et me fait pauvre comme Job. Nenni, mieux vaut suivre le conseil du coquassier. »

— « Ains, si l’ecclésiastique a connaissance de la statue, et tous deux nous mande devant son tribunal, et nous fait brûler comme hérétiques et idololâtres. »

— « Ha ! dit Gans, voici le bon Dieu et le méchant diable qui se vont combattre dessus notre pauvre corps, nous sommes mis à néant, las, las ! »

— « Ça, dit Blaeskaek, allons devant les bons pères directement et leur narrons le fait sans menterie. »

— « Las ! las ! nous serons brûlés, mon compère, brûlés incontinent. »

— « Je crois bien qu’il est moyen de nous tirer d’un tel danger. »

— « Il n’en est pas, mon ami, il n’en est pas et nous serons brûlés, — je me sens jà tout rôti. »

— « J’ai trouvé le moyen, dit Blaeskaek. »

— « Il n’en est point, mon ami, il n’en est aucun, sinon la clémence des bons pères. En voyez-vous point arriver aucun portant besace ? »

— « Point. »

— « Si en voyez, lui faut donner tout notre saucisson — avons-nous dit les Grâces ? — et tout le pain que