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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/120

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le peuple du pôle

— Comment expliques-tu, alors, qu’ils ne se montrent pas ? S’ils préparaient contre nous, sous terre, quelque terrible machination ?…

— C’est peu probable. Ils doivent plutôt être effrayés par ces visiteurs qui tombent du ciel.

— Et le ciel est si peu clément au-dessus de leurs têtes qu’ils ne doivent pas en attendre grand’-chose de bon. Si l’homme a pris l’habitude d’y loger ses meilleurs espérances c’est que de là lui viennent la lumière, la chaleur… Mais ici !…

— Certainement. Et nous sommes sans doute, comme je te l’ai déjà dit, beaucoup plus grands qu’eux… Qui sait ? Ils vont peut-être nous adorer comme des Dieux puissants et redoutables…

Dans des phrases comme celle-ci, je retrouvai bien mon Ceintras… Mais, lorsque l’heure nous parut arrivée de regagner le ballon et que nous nous fûmes remis en marche, d’incompréhensibles bizarreries se glissèrent peu à peu dans ses moindres paroles, surtout aux moments où, après avoir parlé de nouveau « de saut formidable dans le passé, de milliers et de milliers de siècles », il recommençait à se lancer dans des théories nébuleuses et interminables sur le passé et sur le présent, sur ce qui avait été et ce qui était… À la fin, je ne comprenais véritablement plus rien à ses discours. Je mis cela sur le compte de ma fatigue.