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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/17

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le peuple du pôle

Il se tut un instant, puis reprit :

— Au début j’ai commis moi-même une erreur analogue à la vôtre ; j’ai appelé cet animal pithécosaure… Vous savez que les mammifères sont, comme les oiseaux, les descendants des grands sauriens primitifs, des iguanodons, des mégalosaures, des plésiosaures ? Eh bien, après un examen sommaire il me semblait que le pithécosaure devait être au premier singe ce que le ptérodactyle est à l’archéoptéryx… À présent, j’ai donné à cette bête un autre nom…

Je demandai, d’une voix émue, presque haletante sous l’effet de l’angoisse qui m’étreignait au pressentiment d’une révélation énorme :

— Lequel ?

— L’anthroposaure, répondit Valenton. Oui… Et vous comprenez ce que représente le mot anthropos dans ce nom composé ; il n’est pas là pour indiquer une similitude physique qui, comme je vous le faisais remarquer tout à l’heure, est toute superficielle ; il est là, faute de mieux, — l’intelligence et la raison étant sur la terre les attributs exclusifs de la race humaine, — pour indiquer que la bête était à quelque degré intelligente et raisonnable, indubitablement.

Il appuya sur ce dernier mot, le répéta, prit entre