Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
19
le peuple du pôle

immenses pays qui s’étendent au delà des banquises polaires ?… D’autre part, vous êtes suffisamment familier avec les méthodes scientifiques pour savoir qu’il est encore plus vain, devant l’inconnu, de nier que d’affirmer, puisque, quand il s’agit de faits qui ne sont pas encore expérimentalement observables, nous pouvons arriver, sinon à des certitudes, au moins à des possibilités fondées sur des raisonnements inductifs…

— Les anthroposaures, ou leurs descendants, m’écriai-je soudain, existent encore quelque part !…

Comment arrivai-je à avoir cette pensée avant que Valenton m’eût rien laissé pressentir de la conclusion où allait aboutir sa petite semonce ? Est ce que je devinais cette conclusion au son à la fois sérieux et triomphant de sa voix ? Est-ce qu’après avoir vu le squelette de ce singulier monstre des vieux âges et avoir appris ce qu’il était, je me trouvais préparé à accepter et même à attendre d’autres révélations encore plus extraordinaires ou inattendues ?… Je ne sais… D’ailleurs, je me hâte de dire que mon interruption avait été assez étourdie et ma conjecture assez inexacte.

— Quel enfant vous faites, décidément ! dit Valenton ; vous allez d’un excès à l’autre avec une