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le peuple du pôle

pas été imaginés de toutes pièces. Il me suffit, pour me persuader du contraire, de me rendre à l’adresse indiquée par l’un d’eux au chapitre iv. J’y fus reçu par une concierge digne et ventrue qui consentit à me donner tous les renseignements que j’attendais, non toutefois sans manifester d’abord quelque gêne ou quelque méfiance : elle avait cru, — et l’on verra tout à l’heure pour quelles raisons, — que j’étais de la police…

Elle m’apprit que MM. de Vénasque et Ceintras avaient été ses locataires du mois de janvier au mois de juillet 1905, que c’étaient des gens très riches, très comme il faut, qui menaient une vie rangée et qui réglaient leurs termes… fallait voir ça !…

— Pensez donc, monsieur, dit la bonne femme, avant de s’en aller ils m’ont payé un an de loyer d’avance et m’ont laissé cent francs pour moi, par-dessus le marché. Voyez-vous, — ajouta-t-elle en baissant la voix, — les sociétés d’anarchistes leur fournissaient des quantités d’or que c’était à vous éblouir les yeux.

— Les sociétés d’anarchistes ? questionnai-je absolument interloqué.

— Dame, oui ! ils ne m’avaient rien dit, bien sûr ! Mais j’ai l’oreille fine… et ils parlaient tout le temps de machines qu’ils construisaient, de