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Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/76

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le peuple du pôle

fait en vain le voyage, nous pourrons atterrir un instant et planter le drapeau national au point même du Pôle. Le Pôle Nord colonie française ! Ah ! Ah ! voilà vraiment un joli cadeau à faire à sa patrie ! On pourra faire insérer des annonces : « Terres à distribuer… grandes facilités d’émigration… » Qu’est-ce que tu en penses ? Avec quelques protections, tu pourras peut-être te faire nommer gouverneur de la nouvelle colonie !

— Raille si cela t’amuse, mais nous avons encore le droit d’espérer que des choses imprévues nous attendent ; de ma part, c’est mieux qu’un pressentiment, c’est presque une conviction…

— On ne demande pas mieux que de croire à la réalité de ce qu’on souhaite.

— Qui sait ? un pays nouveau… une flore et une faune particulières, ajoutai-je sans prendre garde à l’interruption de Ceintras…

— Il est impossible de concevoir la vie dans ces régions de froid cruel et sans espoir… Et je serais curieux de savoir sur quoi ta conviction se fonde ?

— Sur bien des choses et, notamment, sur les légendes qui courent chez les peuples voisins du Pôle. Sais-tu que les Esquimaux du Groënland parlent volontiers de pays fabuleux, situés très