Page:Charles Dumas - L’Ombre et les Proies, 1906.djvu/15

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Hélas, l’œuvre est si peu de chose
Au bout du cœur qu’on a fauché !
Tant de souffrances la composent,
Tant d’épis roux y sont couchés !
Eh quoi ? Dans la plaine infinie,
Qu’elle ait nom nature ou génie,
Quelques tas de paille ternie,
Quelques livres bien vite lus,
Quelques pensers, quelque fourrage
Sont le sordide témoignage
De ce que le plus fier courage
Peut arracher aux jours vécus !



Cependant, ô roi de l’espace,
Voyageur, buveur d’horizons,
Ne dédaigne point, quand tu passes,
L’humble dôme de la moisson.
Réfléchis qu’avant le soir morne
Où le faucheur s’en est allé,