Page:Charles Fourier Théorie des quatre mouvements 2nd ed 1841.djvu/305

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l’inconstance, prennent parti dans les sept Groupes suivants. Le résultat principal de ces amusettes, c’est qu’on forme d’immenses armées industrielles sans aucune contrainte, et sans autre ruse que d’avoir mis en évidence et honoré publiquement cette virginité que les philosophes veulent éloigner du monde, entourer de duègnes et de préjugés.

Pour rassembler une armée, il suffit de publier le tableau des quadrilles de virginité que chaque Phalange y enverra ; dès lors ceux qui se sont déclarés prétendants et prétendantes ne sauraient se dispenser de suivre les prétendus aux armées, où doivent se décider les choix, qui se font secrètement, sans la publicité scandaleuse qu’on apporte parmi nous aux cérémonies du mariage, où l’on avertit une ville entière que, tel jour, un libertin, un roué, va déflorer une jeune innocente. Il faut être né en Civilisation pour supporter l’aspect de ces indécentes coutumes qu’on appelle les noces, où l’on voit intervenir à la fois le magistrat et le sacerdoce avec les plaisants et les ivrognes du quartier. Et pourquoi ? parce qu’après de viles intrigues, après un maquerellage fait par le notaire et les commères, on va enchaîner pour la vie deux individus qui peut-être seront au bout d’un mois insupportables l’un à l’autre. Quel est donc le motif de ces fêtes de noces ? l’espoir d’obtenir une postérité ? eh ! sait-on si la femme ne sera pas stérile ? l’espoir du bonheur des conjoints ? eh ! qui sait s’ils ne se détesteront pas l’année suivante, et si leur union ne fera pas le malheur de tous deux ? Dans ces fêtes données sur une vague espérance, les familles