Page:Charles Fourier Théorie des quatre mouvements 2nd ed 1841.djvu/31

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que Fourier attaque les Bonnes Mœurs par cela qu’il attaque le Mariage fixe qui a bien été institué sans doute en vue des Bonnes Mœurs, mais qui n’a pas puissance de les réaliser et de les généraliser dans la Société. Il est absurde, au même degré, de dire que les Coutumes que Fourier regarde comme préférables au Mariage fixe sont immorales par cela seul qu’elles ne sont pas le Mariage fixe ; car si ces Coutumes sont de nature à introduire la Loyauté, la Vérité, la Justice, la Dignité, l’Ordre et la Liberté dans les Relations des Sexes, si elles sont de nature à en bannir les Trahisons, la Fausseté, la Violence, l’Oppression, la Grossièreté, l’Avilissement, le Désordre, etc., elles vont beaucoup mieux au But qui doit être le But de la Morale, que la Règle exclusive de la Monogamie forcée à perpétuité, laquelle laisse subsister tous ces Vices.

Telle est pourtant la tactique des adversaires de Fourier, tactique facile et faite, nous le reconnaissons, pour avoir un grand succès dans le public, parce que le Public a l’esprit peu philosophique, et que, quand il s’agit de choses nouvelles pour lui, il juge et condamne sur l’apparence, sans aller jamais au fond des choses. Mais ces faciles triomphes ne prouvent rien, absolument rien, si ce n’est la légèreté des triomphateurs et du public ; car les accusations que nous signalons et avec lesquelles on prouve l’immoralité de la Doctrine de Fourier, n’entrent pas même dans la question de la Moralité ou de l’Immoralité de cette Doctrine.

En effet, voici la question tout entière : les Méthodes, les Règles proposées par Fourier relativement