Page:Charles Fourier Théorie des quatre mouvements 2nd ed 1841.djvu/351

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d’un subside qui neutralise leurs systèmes politiques.

Il outrage l’honneur général en subordonnant tout le mécanisme social à de vils calculs mercantiles.

Tel est l’abîme où nous ont conduit nos sciences économiques ; le Monopole insulaire a fait renaître la boîte de Pandore ; dans cet amas de calamités, dont il est la source, on aurait dû reconnaître un châtiment infligé par l’Être suprême, si nos subtilités métaphysiques n’eussent habitué les modernes à douter de la Providence, à dégrader Dieu par d’insipides débats sur son existence, et par une demi-croyance non moins impertinente que l’athéisme.

Tant que les peuples vécurent dans la brutalité ou dans une demi-Civilisation voisine de la Barbarie, tandis qu’ils furent trop ignorants pour s’adonner à la recherche des vues de Dieu, leurs inepties et leurs fureurs sociales durent exciter la pitié plutôt que l’indignation de Dieu, et l’on ne vit aucun fléau les frapper en masse et les torturer sans relâche, comme il arrive aujourd’hui du Monopole.

Mais du moment où les progrès des sciences et surtout de l’Art nautique firent entrevoir à l’Homme qu’il était réservé à de hautes Destinées, du moment où la raison se trouva capable d’étudier les volontés de Dieu dans le calcul de l’Attraction passionnée, il devint nécessaire que Dieu nous fît tomber dans l’humiliation, si un fol orgueil nous aveuglait sur notre impéritie sociale et sur l’absurdité de la Civilisation. Ce fut pour confondre cette infâme société que Dieu la condamna à engendrer, par ses progrès,