Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

RÉPUBLIQUE ET SOCIALISME1


Il y a onze ans, au moment où la démocratie socialiste allemande élaborait son programme, le projet de programme qui devait être bientôt adopté à Erfurt fut soumis à Engels, l’ami survivant de Marx. Engels fit de graves objections à la partie politique de ce programme. Il la trouvait timide, inconsistante et inefficace. On parle, disait-il, de suffrage universel direct, de referendum et d’initiative populaire. Mais à quoi cela peut-il servir tant que la constitution même de l’Allemagne est absolutiste, et tant que l’Allemagne, morcelée en petits états où domine la volonté des princes, n’offre pas à la volonté de la nation un champ libre et uni ? Comment peut-on, avec une pareille constitution politique, espérer un passage régulier et tranquille du capitalisme au socialisme ?

Ici je cite textuellement, d’après la lettre