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l’université populaire institution ouvrière

devenues les alliées de la classe ouvrière travaillant elle-même à son émancipation.

Par le jeu naturel des facteurs sociaux, les U. P. sont devenues des institutions ouvrières ; et ce qui est maintenant clairement leur raison d’être, c’est la lutte de classe et non la fusion des classes.

LA LUTTE DE CLASSE POUR LA LIBERTÉ

Mais entendons-nous sur le sens du mot « lutte de classe » qui n’a qu’une très lointaine analogie avec l’idée caricaturale de la lutte de la casquette et du chapeau mou contre le chapeau rond ou haut-de-forme.

On ne voit généralement dans la lutte de classe qu’une lutte pour l’égalité et rien que cela ; cela serait la lutte du pauvre contre le riche qu’il envie. Sans nier que l’égalité soit réellement et fortement désirée par les ouvriers socialistes, on peut concevoir que la lutte de classe est avant tout la lutte pour la liberté et qu’elle s’organise par le désir qu’ont de la liberté ceux qui ne la possèdent pas aujourd’hui. L’existence des U. P., comme institutions de la classe ouvrière autonome, vient justifier cette manière de voir.

S’il est possible de décréter l’égalité en s’emparant du gouvernement, de l’administration politique

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