Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/307

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droits que l’on trouve très-dignes de censure. — Comme quoi ? dirent-ils. — On trouve, leur dis-je, que le caractère du prince est trop étendu, et qu’on n’a que faire de savoir ce qu’il faisait le matin, et encore moins l’après-dînée. — On se moque de vous, dirent-ils tous deux ensemble, quand on vous fait de semblables critiques. — On blâme, poursuivis-je, la réponse que fait le prince à ceux qui le pressent de se marier, comme trop enjouée, et indigne d’un prince grave et sérieux. — Bon ! reprit l’un d’eux ; et où est l’inconvénient qu’un jeune prince d’Italie, pays où l’on est accoutumé à voir les hommes les plus graves et les plus élevés eu dignité dire des plaisanteries, et qui d’ailleurs fait profession de mal parler et des femmes et du mariage, matières si sujettes à la raillerie, se soit un peu réjoui sur cet article ? Quoi qu’il en soit, je vous demande grâce pour cet endroit, comme pour celui de l’orateur qui croyait avoir converti le prince, et pour le rabaissement des coiffures ; car ceux qui n’ont pas aimé la réponse enjouée du prince, ont bien la mine d’avoir fait main-basse sur ces deux endroits-là. — Vous l’avez deviné, lui dis-je. Mais, d’un autre côté, ceux qui n’aiment que les choses plaisantes n’ont pu souffrir les réflexions chrétiennes de la princesse, qui dit que c’est Dieu qui la veut éprouver ; ils prétendent que c’est un sermon hors de propos. — Hors de propos ? reprit l’autre ; non-seu-