Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/309

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Qui, par malheur, ne l’aime pas ?
Il faut que tout le monde vive ;
Et que les mets, pour plaire à tous,
Soient différens comme les goûts.

Quoi qu’il en soit, j’ai cru devoir m’en remettre au public, qui juge toujours bien. J’apprendrai de lui ce que j’en dois croire, et je suivrai exactement tous ses avis, s’il m’arrive jamais de faire une seconde édition de cet ouvrage.




Au pied des célèbres montagnes
Où le Pô, s’échappant de dessous des roseaux,
Va, dans le sein des prochaines campagnes
Promener ses naissantes eaux,
Vivait un jeune et vaillant Prince,
Les délices de sa Province
Le ciel, en le formant, sur lui tout à la fois
Versa ce qu’il a de plus rare,
Ce qu’entre ses amis d’ordinaire il sépare,
Et qu’il ne donne qu’aux grands rois.

Comblé de tous les dons et du corps et de l’âme,
Il fut robuste, adroit, propre au métier de Mars,
Et par l’instinct secret d’une divine flamme,
Avec ardeur il aima les beaux Arts.
Il aima les combats, il aima la victoire,
Les grands projets, les actes valeureux,
Et tout ce qui fait vivre un beau nom dans l’histoire ;
Mais son cœur, tendre et généreux,
Fut encor plus sensible à la solide gloire