Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/382

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Il se plut dans un autre[1] à voir le vieux Silène,
Qui hâte sa monture, et, s’y tenant à peine
Mène un folâtre essaim de faunes insolents,
Et de dieux chèvre-pieds, ivres et chancelants ;
Ensuite il contempla l’image de son père[2],
Plus connaissable encor par ce saint caractère
Qui le fait adorer des dieux et des humains,
Que par le foudre ardent qu’il porte dans ses mains.


Sur la toile suivante[3] il vit les beaux rivages
Du sinueux Pénée, et ses gras pâturages,
Où, libre de tous soins, à l’ombre des ormeaux,
Pan faisait résonner ses frêles chalumeaux.


Dans un autre tableau[4], riche d’architecture,
Il voit de son palais la superbe structure,
Où brillent à l’envi, l’or, l’argent, le cristal,
L’opale et le rubis du bord oriental.


Dans le tableau suivant[5], il sent tromper sa vue,
Par le fuyant lointain d’une longue avenue
De cèdres pâlissants et de verts orangers
Dont Pomone enrichit ses fertiles vergers.


Ensuite il voit le Nil[6], qui sur ses blonds rivages,
Abreuve de ses eaux, mille animaux sauvages.


Puis les lys, les œillets, les roses, les jasmins[7],
Qui, de la jeune Flore, émaillent les jardins.
De ces tableaux divers, le beau fils de Latone
Contemple avec plaisir le travail qui l’étonne,

  1. Les Bacchanales.
  2. Les Portraits.
  3. Les Paysages.
  4. L’Architecture.
  5. La Perspective.
  6. Les Animaux.
  7. Les Fleurs.