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Page:Charles Van Lerberghe - Lettres à Fernand Severin par Charles Van Lerberghe, 1924.djvu/10

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cette ville, le doctorat en philosophie et lettres[1]. Il voyait dans ces études un moyen de parfaire son éducation littéraire ; en outre il se dit que le diplôme de docteur, en lui ouvrant la carrière professorale, lui procurerait en cas de besoin un utile supplément de ressources. Or il ne semble pas que ces études aient beaucoup profité, littérairement, à van Lerberghe ; et d’autre part, s’il lui arriva d’être parfois un peu gêné, il ne fut jamais absolument réduit à demander au professorat un moyen de subsistance.

Aussitôt en possession de son diplôme de docteur (1804) van Lerberghe revient à la poésie, qu’il avait presque totalement délaissée ; et il ébauche quelques-uns des poèmes qui, trois ans plus tard, formeront le recueil d’Entrevisions.

En décembre 1895, il lui est donné d’assister à une représentation des Flaireurs, petit drame d’inspiration macabre, écrit autrefois à Gand et antérieur à l’œuvre scénique de Maeterlinck, avec laquelle il offre de curieuses analogies. Le récit de cette soirée, qu’on trouvera plus loin, est une des pages les plus amusantes que van Lerberghe ait écrites.

Bien qu’habitant Bruxelles, il continue à vivre la vie d’un provincial. Il est vrai qu’il visite les salons d’art jeune, assiste à des représentations d’œuvres de Wagner, Gluck, Beethoven, Ibsen, fréquente quelques rares amis, littérateurs comme lui ; mais il évite autant que possible le bruit et le bavardage des cénacles. Il passe l’arrière-été soit

  1. À peu près l’équivalent de la licence ès-tettres, en France.