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LES FLAGELLANTS

dieu rapporte qu’il avait eu à observer un berger, dont l’imagination était si puissante, qu’il suffisait de lui tracer un portrait de femme, si horrible qu’il fût, pour qu’immédiatement, sans contact, la nature accomplisse son œuvre de chair, et cela vingt fois par jour !

Le monde entier connaît, ou a entendu parler, de la célèbre maison de la rue Duphot, qui fut illustrée par tant de scandales retentissants, et dont le dernier fut le suicide ou l’assassinat mystérieux du général Ney. Cette maison avait pour patronne, une femme Leroy (elle opère aujourd’hui, rue Labruyère) ; dans son salon, se réunissaient les gens selects.

Parmi les habitués, il y avait le rédacteur en chef, propriétaire d’un des grands journaux de Paris, on le connaissait sous le nom de Commandant ; voici la cause de ce sobriquet : il écrivait la veille à la Leroy : « Demain, je viendrai, renouvelez mon escouade ». Son escouade, c’était six grandes femmes, qu’elles fussent grasses ou maigres, blondes, rousses, brunes ou blanches, peu lui importait, il fallait qu’elles fussent géantes, c’était tout.

Une fois le salon hermétiquement clos, tous se déshabillaient, et la séance commençait : les grandes manœuvres, comme disait la Leroy. L’une prenait