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LES FLAGELLANTS

Elle dit alors au nègre : venez avec moi. Quand ils furent dans la salle de bain, elle ferma soigneusement la porte à double tour, puis elle dit au nègre : « Déshabillez-vous. »

— Tout nu, madame ?

— Complètement.

Pendant que le nègre procédait à cette opération, d’une main fébrile, elle enleva son peignoir, sa chemise et ses bas. Elle apparut alors si frêle, si chétive à côté du colosse qu’il recula. Le premier moment de stupeur passé, il se précipita sur elle et l’enleva de terre dans ses bras comme un fétu de paille. Souple comme un serpent, elle se dégagea, courut à un petit chiffonnier et prit dans un des tiroirs un jouet mignon à manche d’argent, dont les lanières en soie étaient tressées en quadruples et garnies à leur extrémité de petites boules d’ivoire grosses comme des chevrotines, puis le lui mit dans la main. « Je vais me coucher, lui dit-elle, à plat ventre sur ce sofa de satin blanc, tu vas me frapper sur les reins avec le fouet jusqu’à ce que le sang apparaisse sur la peau ; alors tu me pétriras comme de la pâte, tu me feras craquer les muscles, tu me broieras les chairs,tu me feras crier les os ; ne t’effraye pas de mes cris et de mes spasmes, tu t’arrêteras quand je serai épuisée et que tu me verras sans mouvement. »